Que deviennent nos poubelles ? Qui s’occupe de les traiter ? Comment pouvons nous agir concrètement pour limiter les impacts de nos déchets ?
En 2016, chaque foyer canéjanais a généré 687 kilos d’ordures ménagères, 189 kilos dans la caisse jaune, 121 kilos de verre sur les bornes d’apport volontaire et 971 kilos à la déchèterie. Soit presque 2 tonnes par foyer, pour un an. Cela a représenté respectivement 104 euros de coût (hors taxes) par foyer pour les ordures ménagères, 106 euros pour la caisse jaune, 4 euros pour le verre et 67 euros pour la déchèterie.
C’est Véolia Propreté Aquitaine qui est mandatée par la collectivité Jalle Eau Bourde pour la gestion de ces déchets.
Ces déchets se divisent en trois grands groupes : ceux de la déchèterie, dont cet article ne traite pas, ceux qui sont dits “recyclables” (caisses jaunes et verre, qui cumulent 30% du total des déchets hors déchèterie) et les autres (ordures ménagères, qui représentent 70% du total hors déchèterie).
Photo 1 prise sur le site de Lapouyade, à 60 km de Canéjan, voir vidéo en intégralité à ce lien (crédit : site web seveilleretsepanouirdemaniereraisonnee.com)
A Canéjan, les déchets non recyclables sont enfouis à Lapouyade, à 60 km. Cela signifie qu’un déchet mis dans une poubelle qui part à l’enlèvement des ordures ménagères (deux fois par semaine, le lundi et le jeudi matins) sera tout simplement enterré dans une fosse, qui finira par créer une butte (voir photo 1) et sera laissée comme telle. Cette méthode de “traitement” des déchets était tout à fait habituelle jusqu’à ce que des centres d’incinération perfectionnés voient le jour, comme celui de Bègles. La chaleur dégagée permet alors de générer de l’électricité et les fumées sont confinées au maximum pour éviter une pollution atmosphérique. A Canéjan, nous n’avons pas accès à ce centre qui est destiné aux déchets de Bordeaux Métropole. Le site de Lapouyade est ouvert depuis plus de 20 ans et recouvre actuellement une superficie égale à 47 ha (dont 35 ha exploités, voir photographie aérienne 2). Nous mettons dans nos poubelles toutes sortes de déchets, dont tous les plastiques non recyclables qui seront également enterrés et qui ne se dégraderont qu’à l’échelle de siècles, en laissant le sol pollué (voir graphique 1 sur les temps de dégradation).
Photo 2 aérienne du site de Lapouyade qui s’étend sur 47 ha, soit 67 terrains de football ! (Crédit : maps.google.fr)
Graphique 1. Un déchet dégradé n’a pas disparu, mais a généré au cours de sa dégradation des gaz et des jus pouvant être polluants ou toxiques. (Crédit smicval.fr)
Pensons-y en mettant des déchets dans la poubelle, mais également au moment d’acheter un produit qui, au final, générera un déchet ! Est il toujours nécessaire de consommer des produits emballés dans du plastique ?
Les déchets “recyclables” collectés dans les caissettes jaunes partent pour être triés à Mérignac. Là, environ 10% du contenu des caissettes s’avère une erreur de tri, et repart donc dans le circuit des ordures ménagères. Canéjan est plutôt bonne élève, notre taux étant meilleur que celui des autres communes Cestas et Saint Jean d’Illac ! Les papiers/cartons, le verre et le plastique sont séparés pour être envoyés respectivement dans des centres de traitement appropriés à Vayres, Laluque (dans les Landes), Bègles… La valorisation de ces déchets diffère selon leur nature, et peut demander beaucoup d’énergie ou d’eau.
Au delà de l’impact direct du traitement de nos déchets, il faut également considérer les impacts indirects. L’un d’entre eux est le circuit de collecte puis de traitement des déchets, qui est complexe. Beaucoup de kilomètres sont parcourus avec des camions de ramassage qui consomment énormément (entre autres, 8 camions consommant 70 à 80 litres/100 km et 2 camions consommant 20 litres / 100 km font au total 235 000 km /an). En jetant moins, nous limiterons aussi tous les trajets parcourus par nos déchets !
Les pistes ne manquent pas pour réduire ses déchets, à débuter par ceux qui sont pas ou peu valorisables !
Tout commence au moment d’acheter ce qui deviendra un déchet, quelques heures ou jours plus tard. Acheter moins et mieux passe par le choix d’un produit moins emballé, avec moins de plastique. Les déchets électroniques sont une vraie impasse au niveau du “recyclage” qui se passe dans des conditions souvent douteuses, et la meilleure solution consiste souvent à prolonger la vie des appareils. Enfin, un autre mode de consommation peut consister à acheter et vendre d’occasion (par exemple sur Le bon coin, au Secours catholique, ou Emmaüs) et à mutualiser certains achats (beaucoup de magazines sont en prêt ou en consultation à la Médiathèque, certains objets rarement utilisés peuvent être achetés en commun avec des voisins, la famille…).
Au lieu de jeter, on peut souvent réparer certains objets… Si vous n’avez pas les outils, le temps ou les compétences pour le faire, venez aux ateliers gratuits organisés par Les Incroyables Réparateurs de Canéjan un samedi matin par mois ! Couture, petit électroménager, informatique, vélos… La prochaine édition aura lieu le 28 avril à l’Espace de Vie Sociale (EVS).
Les déchets organiques peuvent facilement générer du compost, cet engrais naturel bénéfique à tout potager. Si vous ou vos voisins n’avez pas de composteur à disposition, vous pouvez en demander à la municipalité, ou venir déposer vos déchets organiques au composteur collectif à la médiathèque !
De nombreux produits comme les produits ménagers et/ou cosmétiques peuvent en fait être fabriqués à la maison ! Les avantages sont multiples: on en connaît la composition, aucun emballage n’est généré, on peut adapter la recette à son besoin… Des ateliers gratuits sont organisés à Canéjan, venez y participer !
Ces pistes de réflexions pourront nous mettre collectivement sur la voie d’une réduction de nos déchets. Le premier impact sera une économie faite sur les ramassages, et sera accompagné de l’impact, moins visible mais tout aussi réel, sur notre environnement.
Si cette question vous intéresse, venez rejoindre le collectif Canéjan en Transition et son groupe de Réduction des Déchets, qui ne manque pas d’idées mais plutôt de personnes motivées et disponibles pour les réaliser !