Notre contribution au « Grand débat »: pour une transition écologique et citoyenne

Le Collectif citoyen Canéjan en Transition répond aux questions posées dans le discours d’Emmanuel Macron sur la Transition écologique. Résultat de nos échanges et réunion sur le sujet.

1 – Comment finance-t-on la transition écologique : par l’impôt, par les taxes et qui doit être concerné en priorité ?

Les réponses sont de l’ordre du politique au niveau des Etats et de l’Europe

  • en récupérant l’argent de l’évasion fiscale (70 milliards d’Euros),
  • en luttant contre la fraude fiscale (78 milliards d’Euros)
  • en taxant les transactions financières , voir le pacte Finance Climat, tout est là, tout est dit, en particulier créer à l’échelle européenne une banque du développement durable, des solutions qui pourraient créer 800 000 emplois en France.
  • en ne suivant pas les injonctions de l’UE sur la privatisation des barrages https://reporterre.net/La-privatisation-des-barrages-menace-la-gestion-de-l-eau et en revenant sur les privatisations de tout ce qui génère des bénéfices (autoroutes, aéroports, …) , ne pas privatiser la Française des Jeux

2 – Comment rend-on les solutions concrètes accessibles à tous, par exemple pour remplacer sa vieille chaudière ou sa vieille voiture ? 

  • Faire mieux connaître les aides accessibles.
  • Développer les subventions pour les plus pauvres. 
  • Récupérer et recycler les objets.
  • Mettre fin à l’obsolescence programmée pour augmenter la durée de vie des équipements => augmentation significative de la durée de garantie légale.
  • Baisse du coût des pièces détachées (voitures, aspirateurs…)
  • Développer les ressourceries et la réparation.
  • Créer des groupements d’achats, des associations pour obtenir de meilleures conditions et prix (pour réhabiliter une maison par exemple).
  • Mettre en place des conseils au niveau des mairies (comme info énergies p.ex.)

3 – Quelles sont les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier ? 

  • Penser économie circulaire. 
  • Inciter à produire moins de déchets, moins d’emballages. 
  • Mieux gérer les déchets, aider à la création de recycleries.
  • Acheter des produits en vrac. 
  • Lutter contre l’obsolescence programmée et la publicité qui incite à surconsommer, à changer trop souvent d’appareils (smart phones).
  •  Inciter à faire des économies : d’abord économiser l’énergie dans la consommation directe et indirecte (fabrication et transports), ampoules économiques, éteindre les équipements en veille, laver à 30°, réduire les emballages, acheter à proximité, en vrac, des vêtements et objets recyclés, etc. 
  • Favoriser le consommer moins, mieux, autrement, dans des circuits courts

4 – Quelles sont les solutions pour se déplacer, se loger, se chauffer, se nourrir qui doivent être conçues plutôt au niveau local que national ? 

Les niveaux sont imbriqués. Au niveau de la région Nouvelle-Aquitaine un programme de ferroutage s’impose pour mettre les files continues de camions qui traversent en venant d’Espagne, sur des trains.
 Créer des transports en commun entre les bassins d’emploi, les zones industrielles et les zones d’habitation de la périphérie de Bordeaux, Pessac, Mérignac, p.ex. 

  • Favoriser les transports en commun
  • Multiplier les pistes cyclables, marcher à pied, faire du covoiturage
  • Promouvoir les voitures hybrides, électriques ou à hydrogène
  • Restaurer les petites lignes ferroviaires
  • Subventionner l’achat de vélos électriques.

Du point de vue de l’alimentation :

  • Promouvoir les jardins familiaux, jardins partagés, ruchers collectifs, plantation d’arbres (en particulier fruitiers), de graminées, échanges de graines, incroyables comestibles
  • Créer des régies municipales agricoles et favoriser l’installation de producteurs bio locaux.
  • Favoriser les régies municipales ou communautaires, (plus généralement publiques) dans le domaine de l’eau et du traitement des déchets. 
  • Favoriser les productions de proximité en produits bio, les magasins de producteurs et la vente en vrac 
  • Proposer des ateliers pour former les habitants, les enfants… au jardinage biologique.
  • Fin de la mono-culture et retour progressif à une agriculture responsable (permaculture, agroécologie, …) 
  • Autoriser les semences paysannes 
  • Interdire les élevages industriels, veiller au bien-être animal 

Du point de vue de l’habitat et de l’énergie :

  • Inciter à créer des programmes de logement en habitat coopératif ou participatif, des maisons et des entreprises à énergie positive, 
des parkings à vélo, des parkings et espaces publics végétalisés 
  • Economiser l’énergie, limiter les déplacements en avion
  • Produire sa propre énergie (capteurs, chauffe-eau solaire), poêle à bois (flamme verte) ou à granulés
  • Promouvoir l’électricité verte (Enercoop 100% énergie renouvelable) 

informer et former les citoyens à ces pratiques, en appuyant des collectifs pour la transition, mieux les faire connaître et les fédérer.

5 – Quelles propositions concrètes feriez-vous pour accélérer notre transition environnementale ? 

Que les gouvernements prennent la question au sérieux et respectent leurs engagements (cf cop21), sinon qu’ils puissent être sanctionnés
. 

Ecouter et faire connaître les actions des multiples mouvements locaux qui déjà mettent en œuvre des solutions. Prendre en compte les lobbys de consommateurs, les pétitions. 

  • Que les mairies communiquent sur les défis et solutions en créant des conseils pour la transition
  • Considérer les solutions proposées dans le Pacte finance climat, 1000 milliards de dollars ont été trouvés pour sauver les banques, en faire autant pour la transition écologique
  • Favoriser l’agriculture biologique de proximité et l’installation de jeunes
  • Sortir de l’idéologie de l’ultra-libéralisme et du « libre-échange » mondial, revenir aux circuits courts et solutions locales
  • Baisser les taxes sur les produits locaux et biologiques
  • Baisser les taxes pour les sociétés qui limitent les emballages
  • Inclure dans les programmes scolaires l’éducation à l’environnement
  • Programmer la fin des bouteilles en plastique et autres plastiques à usage unique et revenir à la consigne sur les bouteilles en verre (comme en Allemagne)
  • Imposer des normes d’interopérabilité aux industriels notamment dans le domaine high tech (chargeurs, batteries, connectique) afin de limiter les déchets
  • Interdire l’obsolescence programmée
  • Stopper les grands projets autoroutiers
  • Taxer les camions
  • Mettre en place un grand plan ferroutage
  • Taxer le kérosène et les transports aériens low cost
  • Stopper l’artificialisation des sols
  • Préserver les terres agricoles au profit de l’agriculture paysanne
  • Réglementer en matière de pourcentage de biotope, de non-imperméabilisation des sols, de conservation des arbres 

Notre modèle de consommation doit évoluer très rapidement afin d’être moins destructeur pour la planète. Pour cela, il faut adapter la fiscalité en repensant la TVA selon plusieurs critères : 

  • le bilan écologique des produits (transport, emballage, matières premières, bio ou pas) 
  • leur utilité pour répondre aux besoins essentiels
  • leur réparabilité (garantie, disponibilité et coût des pièces détachées) sur le long terme 

Par exemple :


  • TVA à 0 % pour les produits de première nécessité, pas ou peu transformés et à faible impact écologique 
  • TVA à 20 % pour les produits suremballés, surtransformés de l’industrie agro-alimentaire et pour les produits ayant parcouru des milliers de kilomètres alors qu’on sait les produire localement

  • TVA à 100 % pour les produits superflus et coûteux écologiquement, et pour les produits de luxe 
  • et des taux intermédiaires à 5%, 10 %, 50 %…

6 – La question de la biodiversité se pose aussi à nous tous. Comment devons-nous garantir scientifiquement les choix que nous devons faire à cet égard ? 

  • Interdire vraiment le glyphosate et autres substances toxiques, en se basant sur les multiples études montrent leur nocivité plutôt qu’en écoutant les lobbys.
  • Favoriser l’installation de producteurs bio, en permaculture (exemple de la ferme du Bec-Helloin validé par l’INRA) 
  • Créer davantage d’espaces protégés
  • Planter des arbres
  • Créer des ruchers collectifs, lutter contre le frelon asiatique (peut être pas avec des pièges très critiqués mais en diffusant des méthodes simples comme un grillage qui laisse passer les abeilles mais pas les frelons),
  • Des hôtels à insectes, des abris pour les oiseaux.
  • Lutter contre la surpêche et la pollution des océans.

Renforcer la recherche publique dans ces domaines

7 – Comment faire partager ces choix à l’échelon européen et international pour que nos agriculteurs et nos industriels ne soient pas pénalisés par rapport à leurs concurrents étrangers ? 

  • Construire une politique européenne en réorientant les subventions à l’agriculture vers les agriculteurs qui s’engagent dans la transition écologique

  • Défendre les valeurs portées par les mouvements éco-citoyens 
  • Changer nos indicateurs : le but de l’humanité ne doit plus être la croissance à tout prix, mais la sauvegarde de la planète, la préservation de l’humain et des espèces animales. Il faut mesurer non plus le PIB mais le bien-êtreet le bien vivre ensemble

Articuler réalités sociales et défis écologiques. Que tous ces objectifs soient inclus dans un projet de société qui fédère un maximum de citoyens autour de la question écologique en cohérence avec le respect de la planète, la coopération et le mieux vivre ensemble, de belles valeurs… Quelle société pour un projet commun pour nous et les générations futures ? 

Collectif Canéjan en Transition

33610 CANEJAN

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Courriel : transition.canejan@gmail.com